La ville de Paris recrute 260 adjoints administratifs. Plusieurs épreuves attendent les candidats dont une épreuve orale parfois redoutée. Pour être préparés au mieux, certains d’entre eux ont rejoint le programme “Ose la Fonction publique” qui les accompagne grâce à une série d’ateliers. Revue de détails.
Mardi 2 juillet, 14h. L’ambiance est studieuse au premier étage de la Mission locale de Paris 20ème. Autour d’une grande table, seize bénéficiaires du programme “Ose la fonction publique” porté par La Cordée. Des demandeurs d’emploi* sont venus suivre avec attention un des six ateliers qui les préparent au recrutement, sans condition de diplôme, d’adjoint administratif à la Ville de Paris. Après une pré-selection sur dossier parmi 2000 candidats et une épreuve bureautique d’admissibilité, ils devront passer l’incontournable épreuve orale devant un jury début septembre. S’ils réussissent, ils pourront prétendre à différents métiers (assistant de direction, gestionnaire RH, gestionnaire financier, agent d’accueil et d’instruction ou gestionnaire polyvalent) qu’ils exerceront au sein des différentes directions de la Ville ou en mairies d’arrondissement.
D’où l’importance d’être bien préparé avec…La Cordée. Au cours de ces six ateliers, les participants sont accompagnés pour maximiser leurs chances de réussite mais aussi acquérir une meilleure connaissance de la fonction publique et de ses opportunités d’emploi, notamment à Paris. Et pour tendre vers cet objectif, Cécile Bernard, DRH de la ville de Villiers-le-Bel, et Loris Edomwonyi, chargée de mission emploi public à La Cordée, délivrent leurs conseils, toujours avec bienveillance, en atelier.
Travailler son pitch
“Aujourd’hui nous sommes là pour travailler avec eux leur épreuve orale d’entretien avec le jury qui dure 15 minutes, dont trois consacrées à leur parcours pro, tout en mettant en valeur leurs compétences développées et leurs motivations à rejoindre la ville de Paris. Et ce n’est pas si simple car il faut respecter les délais, savoir mettre en lumière les bonnes compétences pour le poste et ne pas tomber dans le piège de la redite du CV !, explique Loris Edomwonyi. Mais quand ils préparent bien cet exercice, la plupart du temps ils le réussissent et c’est une vraie satisfaction à la fois pour eux mais aussi pour nous”. Tour à tous, les participants se lancent, parfois hésitants, et pitchent leur présentation devant l’assistance. Sacko Ramatoulaye, 24 ans, prend la parole, bafouille, se reprend. “L’oral plus on le prépare, moins on sera stressé le jour J. Si vous avez le trac, ne paniquez pas, ne quittez pas la salle!”, corrige Loris Edomwonyi. “Il faut avoir en tête votre présentation mais n’hésitez pas à l’écrire sur un papier que vous apporterez quand vous passerez devant le jury, cela peut vous aider”, souligne Cécile Bernard.
Comprendre le langage de l’administration
Sacko Ramatoulaye reste confiante pour la suite. La jeune fille, originaire de Guinée Conakry, a envie de rejoindre la fonction publique et a déjà plusieurs stages dans le domaine à son actif. Elle sait qu’elle doit encore consolider son CV et travailler son oral. “J’ai fait du théâtre, je pense pouvoir réussir si je me prépare mieux. A terme, j’aimerais évoluer et mon rêve est de devenir assistante RH”, confie-t-elle. Pour Pierre Etienne, 34 ans, ancien maroquinier, l’idée de s’investir pour la ville où il réside et la population le motive à candidater au poste d’adjoint administratif mais il recherche aussi une stabilité professionnelle. “J’étais auto-entrepreneur mais mon travail de maroquinier est trop précaire. Je cherche donc un nouveau boulot ! L’espace d’insertion parisien qui me suit m’a orienté vers le programme ‘Ose la Fonction publique’. Avec ces ateliers, j’ai compris les attentes de l’entretien oral et j’ai bien retenu les mots-clés de l’administration qui me serviront”.
“Sortir du lot”
On parle, par exemple, “d’usager” d’un service public pointent les accompagnatrices. “C’est très important de parler la langue du jury pour sortir du lot. N’oubliez pas que vous vous adressez à vos futurs collègues”, ajoute Loris Edomwonyi. Ainsi les participants ont eu droit à un rappel des droits et devoirs des fonctionnaires. “Peux-t’on se former au cours de sa carrière de fonctionnaire ?”, “Peut-on faire grève?”, “Est-il possible d’exprimer des opinions politiques ?” Autant de questionnements dont il est préférable d’avoir la réponse avant de passer devant le jury. “La plupart du temps, les candidats se mettent des freins alors qu’ils ont le potentiel pour avoir un poste. Et aujourd’hui ils sont en position de force car il y a une vraie demande en face d’eux”, conclut la DRH de la ville de Villiers-le-Bel.
*Le programme OSE la Fonction publique à Paris intervient dans le cadre d’un partenariat avec la Ville de Paris. Il est ouvert aux habitants parisiens issus des QPV et/ou suivi en EPI.