Vous et votre mentoré êtes situés à des centaines de kilomètres ? Votre mentorat se déroule alors en distanciel. Une situation rendue possible par les outils digitaux dont les jeunes générations sont bien familières. Mais qu’il faut savoir manier pour en tirer profit. Retrouvez nos conseils et témoignages de mentors La Cordée sur le sujet.
“ Agir en distanciel comme on le ferait en présentiel ”
Isabelle Holtzapffel, 59 ans, Directrice des ressources au CNFPT (Délégation Bretagne)
“ Il y a deux ans, j’ai été mise en relation avec une mentorée qui était géographiquement à Nantes alors que je réside à Vannes en Bretagne. Notre mentorat s’est déroulé uniquement en distanciel. Nous avons utilisé les rendez-vous en visio. Et je pense qu’il est important de ‘se voir’ en visio pour mettre un visage sur la personne et rentrer dans la relation. Ma mentorée, que j’ai accompagnée en vue des concours des IRA, m’a notamment sollicitée pour l’aider à faire ses dossiers pour intégrer une prepa concours, à travailler son oral, relire son CV, etc. J’ai agi avec elle en distanciel de la même manière que j’aurais agi en présentiel et avec la même authenticité. Quand vous échangez en distanciel, il faut simplement garder la même attitude que l’on aurait eu de visu. Lorsque l’on se retrouve à distance, il ne faut pas oublier de demander à son interlocuteur comment il va, de lui demander comment les choses se sont déroulées depuis notre dernier entretien, etc.
Il faut également être attentif aux non-dits dans les prises de parole, accepter les blancs. Et bien sûr rentrer dans le sujet qui nous anime et être véritablement à l’écoute dans un lieu calme. En distanciel, le seul moment qui peut être un peu délicat, si cela arrive, c’est lorsque le mentoré craque en ligne, par exemple s’il a une crise de stress avant un oral ou s’il a loupé un examen. Mais on parvient à le rassurer et à lui donner confiance en ligne. Dans mon travail, j’utilise quotidiennement les outils numériques et j’ai tous les jours des réunions via Teams. De même, les jeunes générations sont très connectées et très à l’aise avec cela ! Globalement le distanciel ne nous a donc pas posé de problème pour le mentorat. ”
“ Ne pas hésitez à rebooster son mentoré par SMS ”
Chloé Leroy, 25 ans, inspecteur des Douanes
« Mon mentoré est cette année géographiquement à Rennes et prépare le concours d’inspecteur des Douanes alors que je travaille à Orléans. Nous échangeons principalement par téléphone ou par SMS mais pas en visio et cela nous convient à tous les deux. Je pense que le distanciel et notamment le téléphone met moins de barrières avec mon mentoré qui est assez timide. De manière générale, j’essaie de le mettre à l’aise le plus possible. Le fait que j’ai moi-même passé le même concours il y a peu et que j’ai aussi été mentorée pendant ma classe Prépa Talents y contribue.
Avec mon binôme, nous avons beaucoup parlé du planning de révision du concours car il ne savait pas bien comment s’organiser. Je l’ai aidé à vraiment planifier son temps avec des dates de révision à respecter car cela l’aide à moins stresser. J’ai aussi essayé de le rebooster notamment par SMS. Je pense par exemple à un moment où il pensait avoir raté un écrit, je lui ai envoyé un message qu’il lui a redonné de l’aplomb alors qu’il n’avait pas trop le moral. L’important en tant que mentor c’est d’être là au bon moment même si c’est par messages interposés. Je trouve aussi que le distanciel est plus souple que le présentiel en termes d’horaires. Même si j’habitais dans la même ville que mon mentoré, il est certain que je n’aurais pas pu le voir à chacun de nos rendez-vous car mon agenda est chargé. Et de plus, je pense que ce mode de communication permet de vraiment couper et de séparer sa vie privée « .
“ Être réellement à l’écoute même en visio ”
Elodie Moulis, 52 ans, DGA de la ville d’Istres et consultante – formatrice
“ Ma mentorée, qui préparait l’année dernière des concours administratifs de catégorie A et A+, était basée en région parisienne alors que je travaille dans le Sud de la France. Je l’ai notamment coaché pour la préparation d’un oral de Science-Po Grenoble, je l’ai aidé à rédiger son CV, sa lettre de motivation, et je lui ai donné des conseils pour son orientation professionnelle. Au début de notre relation de mentorat nous échangions au téléphone mais assez vite la visio s’est imposée pour toutes les deux. C’est important de voir les visages, c’est plus incarné. Se voir en visio c’est presque comme se voir en vrai même si la visio alourdit parfois les échanges !
D’ailleurs nous avons eu l’occasion de nous voir en présentiel une fois en région parisienne lors d’un de mes déplacements professionnels. Il est vrai que ce jour-là, j’ai trouvé ma mentorée très engagée, très énergique, je l’ai mieux comprise qu’en visio. Elle s’est aussi épanchée plus facilement sur les difficultés rencontrées dans son parcours. En résumé, cette rencontre nous a rapproché. Après cela nous avons repris nos habitudes et cela s’est très bien passé. Je pense que nos visios par la suite ont été plus fluides, je comprenais davantage ses attentes. En présentiel ou en distanciel, le mentorat nécessite dans tous les cas de l’investissement et d’être réellement à l’écoute du mentoré. Il faut avoir des échanges réguliers et garder le contact quelque soit le média. D’ailleurs, je suis toujours en lien avec ma mentorée admissible qui présentera très prochainement l’épreuve oral d’un concours de catégorie A. ”