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Gérer son stress en période de concours : les conseils d’un spécialiste

Luc Dealessandri
Luc Dealessandri

Réviser sans s’angoisser quand on passe des concours n’est pas une mince affaire. Luc Dealessandri , consultant en ressources humaines et auteur d’un guide intitulé “ Le voyage d’un candidat : de l’inscription au concours à l’intégration finale ”, vous livre ses conseils pour gérer le stress inhérent à la période. 

Le stress, ça concerne tout le monde ? 

Oui et heureusement, car si l’on n’est pas stressé on peut être aussi dans la surconfiance et ne pas réussir ce que l’on entreprend. Il faut savoir que le stress est simplement un processus physiologique d’adaptation de l’organisme qui nous permet de réagir à notre environnement, perçu comme changeant, voire menaçant. A petite dose, il n’est pas forcément négatif. En revanche, si l’on est exposé au stress à long terme, là, cela devient un problème. Notre organisme va s’épuiser et, psychiquement, cela va avoir pour conséquence d’altérer notre sommeil, notre mémoire, nos prises de décisions, etc. Les périodes de concours sont bien sûr des périodes particulières pendant lesquelles on va devoir gérer ce stress mais la bonne nouvelle c’est que l’on peut aussi en faire un moteur plutôt que quelque chose de bloquant !

Comment faire du stress une force justement ? 

Le stress peut survenir dès l’inscription à un concours car on va se mettre la pression pour réussir et il va potentiellement s’accentuer à l’approche des épreuves. L’idée c’est d’en être conscient et d’arriver à le canaliser. Premièrement, on doit essayer de comprendre ce qui nous affecte tant, essayer de comprendre ce qui nous effraie : est-ce la peur de l’échec ? D’être jugé par son environnement familial, par exemple ? etc. D’autre part, il y a aussi des facteurs externes qui peuvent provoquer du stress : la charge de travail excessive, les délais serrés, les conditions dans lesquelles on prépare le concours… La gestion du stress c’est d’abord la connaissance de soi. Plus on se connaît et plus on est capable d’agir. Il s’agit ici de revoir sa manière de voir les choses, de passer du négatif au positif et de bien connaître ses mécanismes de stress.

Comment passer à l’action ? 

Je recommande de consacrer 10 minutes par jour à identifier les pensées qui ont déclenché du stress dans la journée et de les consigner. Est-ce que j’ai rencontré un camarade qui prépare aussi le concours et semble beaucoup mieux préparé que moi ? Est-ce que c’est ma responsable qui m’a demandé de faire un dossier en urgence ? etc. Puis on reprend ses notes et on identifie quelles situations chroniques nous pourrissent la vie. On peut le faire via une des nombreuses applis qui aident à suivre ses humeurs. L’idée en définitive c’est de se dire : ok j’ai identifié cela et maintenant je vais faire quelque chose pour l’améliorer, notamment via une approche et reformulation positive des situations (exemple : vous pouvez remplacer « Je n’ai pas réussi cet exercice, je suis mauvais » par « Je ne l’ai pas encore réussi, mais chaque essai me rapproche de la maîtrise. ») mais aussi l’adoption de mantras positifs dans toute sa préparation. Plus on se connaît dans sa relation avec son stress, plus on est capable de mettre en place des stratégies de réponse adaptée, sans se laisser submerger. Autrement, je recommande de bien planifier ses révisions de concours sur le long terme et de laisser du temps aux autres activités. Beaucoup d’étudiants utilisent par exemple la méthode Pomodoro, une organisation avec des sessions de travail de 25 minutes suivies de pauses de 5 minutes, sur plusieurs cycles, qui a fait ses preuves. 

S’accorder du temps hors des révisions c’est important pour réussir ? 

Oui le soutien social et amical sont des facteurs de réussite. Savoir s’entourer diminue le stress. Par exemple, avoir un mentor permet de répondre à ses interrogations et ses inquiétudes au cours du temps. Et avec ses amis on peut aussi aborder le sujet des concours mais attention à ne pas en parler à n’importe qui. Votre camarade doit être réceptif et ne pas vous décourager. En règle générale, avec ses amis il est de bon ton de ne pas parler de ses examens mais plutôt d’en profiter pour couper et parler d’autre chose. On n’hésite pas non plus à se vider la tête en faisant du sport, des étirements après ses révisions, etc.

Et le jour J du passage des épreuves ?

Pour éviter de stresser le jour J, rien de mieux que la préparation. D’un point de vue pratique, afin d’éviter des micro-sources de stress inutiles, l’idéal est de faire une liste des petites choses dont on aura besoin : stylos, bouteille d’eau, etc, que l’on prépare quelques jours avant. Pour se rassurer, ne pas hésiter à aller découvrir où se trouvent les lieux d’examens et toujours prévoir de la marge dans ses déplacements (une bonne marge de 2h au minimum est conseillée). Une fois sur place, rien de mieux que de consacrer un temps à des exercices de respiration et/ou méditation pour réguler son stress : la pratique de la cohérence cardiaque par exemple (5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration, pendant 5 minutes). Pour le passage des épreuves notamment l’oral, il est possible de se rassurer et conditionner une partie de son stress en mettant en place des techniques d’expression orale, comme la méthode STAR (situation, tâche, action, résultat), qui permet de parler de vos expériences et de présenter vos qualités ainsi que vos compétences à travers de la démonstration, ou encore CARL*, qui peut servir à structurer ses propos, notamment pour expliquer une situation difficile. Dans tous les cas, il faut avoir en tête que les jurys cherchent à cerner le parcours d’un candidat qui a vraiment envie de faire carrière dans la fonction publique mais aussi quelqu’un avec qui ils auraient envie de travailler, et ils ont bien conscience que vous êtes en situation de stress. Un bon jury vous aidera généralement en posant un cadre rassurant. Pas de quoi…stresser donc !

*La méthode CARL permet d’illustrer une situation difficile ou compliquée. Il s’agit plus précisément d’expliquer une problématique rencontrée, son plan d’action pour y faire face, de partager les résultats obtenus ainsi que les leçons apprises. 

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