La Cordée

Agir pour la diversité sociale dans le secteur public

Ambition Service Public : un binôme raconte son expérience !

Myriam Sénécal, Directrice Générale des Services déléguée aux Services à la population de la ville d’Echirolles a été mise en relation par La Cordée avec Jules Ottaviani, un étudiant de l’Université d’Aix-Marseille. Un binôme mentor/mentoré qui a duré six mois pendant la troisième édition du Programme Ambition Service Public porté par l’association. Et une période vécue comme “enrichissante”par les deux parties qui nous livrent leurs ressentis. 

Pour quelles raisons vous êtes-vous engagé dans le mentorat ?

MENTOR Myriam Sénécal :Tout simplement pour promouvoir la passion que j’ai pour le service public et l’intérêt général : c’est une vocation, un chemin et cheminement qui me guide depuis plus de 25 ans. J’avais aussi envie de transmettre, de permettre à nos jeunes de comprendre ce que signifie le service public en France qui selon moi se veut inclusif, solidaire, protégé par l’Etat de droit et qui leur est aussi ouvert. C’est très important car c’est grâce à eux que nous aurons une fonction publique renouvelée et s’adaptant à leurs aspirations. La jeunesse est la force vive de la Nation. Ce sera à elle d’œuvrer pour ce modèle de société qui fait la force et qui fonde l’Etat de droit français. Même s’il est beaucoup critiqué, nous avons un service public d’exception, une permanence de l’Etat (malgré le climat politique actuel), ce qui n’est pas le cas dans tous les pays européens.
J’ai donc naturellement choisi d’être mentore à La Cordée qui recherchait des profils d’agents publics. En résumé, faire du mentorat en lien avec ma fonction professionnelle me permet de transmettre les valeurs de mon métier, une éthique, et d’expliciter l’impact du service public sur le quotidien des citoyens car la finalité du service public c’est un bien être et vivre ensemble. 

MENTORÉ Jules Ottaviani : J’étais étudiant en Licence 2 à la faculté de droit d’Aix-Marseille et je m’intéressais au droit public. Je réfléchissais donc à continuer mes études en L3 vers cette spécialité. Un jour, j’ai reçu un courriel sur ma boîte mail étudiant m’informant des programmes de La Cordée et c’est comme cela que j’ai découvert le programme Ambition Service Public. J’ai donc saisi l’opportunité et je me suis inscrit. A la fac, tous les cours sont très théoriques et nous n’avons pas de contact avec le monde du travail ni avec la fonction publique dont je ne connaissais pas le fonctionnement. J’ai pensé notamment qu’être en contact avec un mentor me permettrait de découvrir le service public. Je n’ai pas de fonctionnaires dans mon entourage mais pour l’anecdote mon arrière grand-père était adjoint du maire d’une petite commune. 

Qu’est-ce que vous a apporté le programme Ambition Service Public ?

MENTOR : Le fait d’être mentore en particulier dans le cadre de ce programme m’a vraiment permis de me re-questionner sur ma manière de penser et d’agir au sein de la fonction publique territoriale en tant que dirigeante territoriale. Jules, mon mentoré, a été très à l’écoute, m’a posé de nombreuses questions et cela m’a permis d’évoluer. Il m’a demandé par exemple : à quoi sert le service public au niveau territorial ? Comment fonctionne un budget ? Quel lien entre les élus et les agents ? A quoi sert telle ou telle politique publique ? Ces interrogations m’ont finalement aider à questionner le sens du et au travail, m’obligeant à avoir une posture réflexive. Avec le recul, je me rends compte que je lui ai beaucoup appris mais qu’il m’a également beaucoup apporté. Nous nous sommes enrichis mutuellement.

Je pense que nos séances lui ont permis de lever certains doutes et de prendre davantage confiance en lui et ses choix. Sa posture a beaucoup changé entre le début et la fin du mentorat. Il est désormais armé pour choisir (du moins je l’espère!) le service public!

MENTORÉ : De manière générale, une meilleure compréhension de la fonction publique. J’ai, par exemple, découvert certains métiers et j’ai pu assister à la visite de la CRC de Marseille qui était intéressante. J’ai aussi beaucoup appris auprès de ma mentore qui m’a détaillé son quotidien professionnel en tant que DGS. Nous avons beaucoup échangé par téléphone sur son métier, elle m’a aidé à travailler mon profil LinkedIn et m’a permis, grâce à son réseau, de réaliser un stage d’une semaine au service juridique du Centre de Gestion de l’Isère. Grâce à ce stage, j’ai mieux compris le fonctionnement du service et comment étaient gérés les marchés publics, un sujet que j’étudiais en cours. J’ai aussi effectué un petit travail de veille rédactionnelle sur des textes juridiques pour une diffusion en interne. Je suis donc satisfait de ma participation au programme Ambition Service public qui a été très éclairante. 

Racontez-nous votre meilleur souvenir de séance pendant votre mentorat !

MENTOR : Je n’ai pas de souvenir précis d’une séance en particulier car elles étaient toutes sympathiques. Nous avons un peu le même humour avec mon mentoré ce qui nous aidé comme un « brise glace » à rapidement entrer dans le vif du sujet dès la première séance. L’humour, la convivialité n’ont pas empêché des séances structurées. Avant de s’entendre, nous avions souvent un ordre du jour et je lui donnais (avec son accord) des petits exercices, entre guillemets, à faire. Par exemple, si nous avions prévu de discuter de tel sujet, je lui demandais en amont de se renseigner dessus. Cela permettait de nourrir les échanges. Un exemple : il a bâti un questionnaire pour interviewer les DGS sur ce que signifie le service public pour eux ou encore a, de sa propre initiative réalisé une semaine de stage d’observation au sein du centre de gestion de l’Isère. Jules va continuer ses études de droit et explorer les possibilités professionnelles en réalisant des stages d’immersion. 

MENTORÉ : Toutes nos séances se sont déroulées de façon fluide et agréable. Au départ, ma mentore me donnait quelques petites tâches à faire avant les séances pour que nous en discutions ensemble. Je me rappelle particulièrement de l’interview qu’elle m’avait demandé de préparer en vue d’interroger le DGS de la ville d’Échirolles. J’avais préparé une série de questions qui permettait de mieux connaître son parcours. C’était intéressant car il était étudiant dans les années 80 pendant les lois de décentralisation qui ont créé la fonction publique territoriale et à l’époque on lui a conseillé d’aller y travailler car c’était l’avenir !

En ce qui concerne ma mentore, elle a toujours été très à l’écoute, elle a toujours su me conseiller sans être trop directive. Ce n’était pas évident car je suis encore jeune et mon projet professionnel est en construction. Maintenant que j’ai suivi le programme de La Cordée, je pourrais davantage me décider pour la suite en connaissance de cause. 

Que conseillez-vous à ceux qui voudraient s’inscrire pour être mis en mentorat? 

MENTOR : Je leur dirais : foncez ! La Cordée pour moi c’est l’une des associations qui promeut et incarne le service public. C’est aussi pour nous une bulle d’oxygène et aussi un moyen de nous questionner sur notre pratique. Bien sûr avant de s’engager, il faut être sûr d’avoir de la disponibilité pour son mentoré. Il faut être motivé pour être mentor et avoir conscience qu’il y a un investissement fort dans une relation humaine. Il y a forcément un peu d’affect qui se crée. Il faut être capable d’être en empathie, dans une écoute bienveillante et active. Il faut comprendre les besoins du mentoré et l’accompagner vers son projet professionnel surtout si celui-ci est encore peu défini. De mon côté, j’ai un carnet de bord du mentorat que j’ai utilisé à chaque séance pour prendre des notes (factuelles, ressentis, difficultés de part et d’autre) au fur et à mesure des échanges. Un carnet que j’utiliserai comme retour sur expérience pour mes prochains mentorats et pourquoi pas à partager avec d’autres mentor-es car je compte bien continuer si la Cordée veut encore de moi (rires)/ Chacun trouve sa méthode mais quoiqu’il en soit cela reste une vraie expérience que je recommande ! Et pour finir il me vient une citation de Mandela : Je maîtrise mon destin et je suis capitaine de mon âme !!

MENTORÉ : Je lui dirais que ce n’est que du bonus ! Nous étudiants boursiers ne sommes habituellement pas beaucoup aidés et pour une fois un programme nous est dédié. C’est donc une chance de vivre une nouvelle expérience, de rencontrer de nouvelles personnes, etc. Il faut saisir cette opportunité ! Bien sûr, il faut aussi être prêt à s’engager dans le programme et être disponible pour le suivre de façon régulière. Mais on peut tout à fait trouver un équilibre avec ses études. Cela en valait vraiment la peine car le programme m’a permis de lever des doutes et de répondre à mes questionnements. Je recommande donc chaleureusement.

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